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JOURNAL INTIME


(POSTHUME)




NOVEMBRE 1834


I

DE SAMEDI À DIMANCHE, LA NUIT

Tu ne m’aimes plus, tu ne m’aimes plus ; c’est bien aisé à voir. J’étais bien malade, hier soir, quand tu es parti. Tu le voyais bien ; tu es parti cependant. Tu as bien fait. Tu étais fatigué. Mais aujourd’hui, pas un mot. Tu n’as pas seulement envoyé savoir de mes nouvelles. Je t’ai espéré et attendu minute par minute, depuis onze heures du matin jusqu’à minuit. Quelle journée ! Chaque coup de sonnette me faisait bondir. Grâce à Dieu mon cœur est physiquement bien malade. Oh ! si je pouvais mourir ! Tu m’aimes encore avec tes sens