Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous ne pouvez, reprit Trenmor, dormir sans danger sur cette herbe humide et dans la brume de ces eaux froides et stagnantes. Faites un effort pour gravir la base de la montagne. Voici un chemin doux et facile. Quand nous aurons atteint une certaine élévation, nous pourrons trouver dans quelque grotte un asile plus sain.

Sténio se laissa entraîner, et quand ils eurent franchi un taillis qui tapissait le pied de la montagne, ils virent, aux premières lueurs de la lune, s’élever devant eux la façade élégante et riche du couvent des Camaldules. Trenmor proposa d’y demander l’hospitalité. Un frère lai vint les recevoir, et, sans répondre un seul mot à leur requête, il les conduisit vers la salle destinée aux pélerins.

Sténio, accablé de lassitude, dormit si profondément qu’il perdit tout-à-fait le sentiment de sa situation, et le lendemain il se trouva debout et vêtu, sans avoir pu ressaisir le souvenir de la veille et se rendre