Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/245

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compte du lieu où il se trouvait. Il ne songea même pas à appeler Trenmor ; il avait oublié et Trenmor et son propre départ de Villa-Bambuccj, et son voyage à travers des campagnes dont il n’avait pas demandé le nom. Il lui sembla qu’il venait de passer brusquement d’un séjour bruyant et populeux à une demeure déserte et silencieuse. Il sortit de sa chambre et jeta un regard d’étonnement paresseux et d’indécision insouciante sur les objets qui se présentèrent.

D’abord ce fut une longue galerie, dont la voûte de marbre blanc était soutenue par des colonnes corinthiennes d’un marbre rose veiné de bleu, séparées l’une de l’autre par un vase de malachite où l’aloës dressait ses grandes arêtes épineuses ; et puis d’immenses cours qui se succédaient dans une profondeur vraiment Piranésique et que remplissaient, comme des tapis étendus, de riches parterres bigarrés des plus belles fleurs. La rosée dont toutes ces plantes étaient fraîche-