Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/27

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tation. Il faut toujours voir à ce que l’air puisse arriver aux racines, conséquemment à ne pas trop les couvrir. L’arbre n’en est que plus fertile et les fruits meilleurs. Si les effets du froid, et principalement ceux de la sécheresse, étaient à craindre, il serait très utile, la première et la deuxième année de plantation, de couvrir le sol d’une légère couche de fumier à demi consommé, en guise de paillis. Les racines, dans une terre ainsi abritée, trouveront des circonstances favorables à leur premier développement.

En plantant, on doit prendre en considération l’effet du tassement du sol fraîchement remué. Pour savoir si l’arbre est placé à la hauteur convenable, on peut se servir d’une grande règle que l’on met en travers du trou : on présente les racines dans le trou et l’on pose la tige le long de la règle à une profondeur de 25 pouces. On retire l’arbre puis on remplit le trou de la manière suivante : on jette de la terre en quantité telle que l’arbre se trouve à la hauteur voulue. Si l’on a des gazons décomposés, on en mettra au fond, on les divisera bien avec la bêche pour ne pas occasionner un trop fort tassement. Un homme tient l’arbre dans la position indiquée, en ayant soin de l’aligner avec ses voisins, s’il y a nécessité ; un autre fait entrer la terre, qui sera substantielle, entre les racines. Celles-ci doivent toutes passer par les mains du planteur, qui leur fera prendre leur direction naturelle, sans les contraindre ni les forcer, à mesure qu’il les couvrira de terre. S’il y a un pivot et qu’on ne puisse le conserver vertical, on l’incline horizontalement sur l’un des côtés. On se donnera bien garde de secouer, comme on le fait si fréquemment dans le but, prétend-on, de faire descendre la terre entre les racines : cette habitude de secouer l’arbre en le soulevant légèrement a le grave inconvénient de déranger ces dernières, de les amonceler lorsqu’elles devraient être écartées, et souvent même d’en rompre quelques-unes.

Il ne faut pas marcher au pied d’un arbre lorsqu’il vient d’être planté ; cette pratique est vicieuse, en ce sens qu’en