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Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/206

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la femme.

est-ce l’enfant pour laquelle elle mit tout à feu et à sang qui, à son tour, sera escamotée, et avec la même ardeur.

Je m’étonne toujours que la vraie bonté soit si souvent détournée de sa signification réelle et s’accommode d’être confondue avec la faiblesse qui, à coup sûr, est son intime ennemie.

Vous avez connu, comme moi, ces mères sans caractère qui possèdent des enfants désobéissants et jettent sur eux des regards attendris, dans le moment même où ils se rendent coupables des pires sottises.

— Pauvre petit, disent-elles avec une grande commisération, je ne veux pas le tourmenter ! Il m’aime tant, ce chéri ! Je l’élève par la douceur et l’indulgence.

Pendant ce temps, le chéri trépigne, sans doute pour prouver les excellents effets de cette éducation.

La vraie bonté, cousine, consiste, non pas à redouter le chagrin momentané que l’on peut causer à un enfant, mais à envisager avec fermeté l’avenir et les conséquences d’une action ; la bonté ne craint pas de punir quand cela est nécessaire, se réservant la revanche très douce de récompenser lorsqu’on le mérite. Elle n’a d’autre but que le bien de l’enfant, et s’arrange à