pour peu que la vapeur, par un vent, ou autrement, entre dans l’autre Ecurie, les autres Chevaux pouroient en être infectez. Il eſt bon de dire ici,, qu’il eſt neceſſaire de faire travailler un Cheval en cet état, pourvû qu’il faſſe beau, qu’il n’y ait point de bouë, & qu’il ne faſſe pas mauvais tems. Il faut laver les Playes du Cheval avec de l’Urine de Vache ; ſuppoſé que la Vache ſoit couchée il faut la faire lever & recevoir ſon Urine dans un Seau. Quand un Cheval a le Farcin, il ne faut point le mettre dans les Prairies, comme pluſieurs Ignorans font, parce que la Roſée & la Playe font toûjours reverdir les Boutons. Dans cette eſpéce de Farcin, quoiqu’il n’y paroiſſe rien, ne comptez pas qu’il ſoit guéri qu’apres la troiſième Lune, & ſi la troiſième Lune étoit paſſee & qu’une Jambe reſtât encore enflée, le Travail diſſipera cela dans la ſuite. Il y en a qui ont quelques fois reſté une année entiére enflées & qui ſont revenuës auſſi belles que les autres.
L ſeroit inutile d’en parler, s’il n’étoit bon d’en donner la connoiſſance, pour n’y pas dépenſer des Remedes inutilement. La Connoiſſance en eſt comme des deux derniers, avec cette difference que outre que le Cheval a la Farcin püant, comme les deux derniers, il jette encore une pourriture verte & jaune, mêlée de ſang, par les Playes & qu’il jette auſſi en même tems par le Nez, une pareille Pourriture. Ajoûtez à cela que l’on y trouve quelques petites Glandes attachées aux Os de la Ganache, comme aux Chevaux morveux. Il n’y a que des Charlatans qui ſe vantent de les pouvoir guérir, l’experience en fera voir le contraire.
Remiérement il faut préparer le Cheval comme il a été dit & enſuite lui faire une grande Saignée à la Veine du Col, à proportion qu’il ſera robuſte ; & le lendemain donnez-lui une Medecine compoſée de la ſorte ſuivante.
| Prenez | Aloës Succotrin très-fin. | 2. Onces. |
| Thériaque fin. | 2. Onces. |
Bien melez dans une bouteille de Vin blanc & que le Cheval n’ait mangé ni bû de dix à douze heures auparavant ; enſuite vous lui ferez prendre cette Medecine & qu’il reſte encore autant de tems après l’avoir priſe ſans boire ni manger. Vous le purgerez de cette maniere, trois à quatre fois, dans dix huit, ou vingt jours de tems. Cette Medecine ſeule eſt capable de le guérir, ſi elle eſt priſe au commencement.
Renez Ruë ſauvage ; à ſon deffaut de veritable Aloës, Agaric, Cumin, de chacun une Once ; mettez le tout en poudre, & puis prenez une Poignée de Feüilles de Lierre terreſtre, & autant de Lierre qui croît aux Arbres : Hachez & pilez le tout dans un Mortier ; & alors vous y mettrez une Bouteille de Vin blanc, dans un Pot de Terre bien fermé ; & vous le
