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le mois de février

que l’on dit en son honneur, le 5 février, jour de sa fête, les femmes de Vecoux font bénir de l’étoupe de chanvre mâle ou de la filasse de lin. Quand l’une d’elles a les seins malades ou taris, elle applique sur le siège du mal une poignée de cette étoupe ou de cette filasse, et nul remède, d’après la croyance commune, n’est plus efficace pour chasser la maladie et faire revenir le lait.

Au Thillot, les femmes soucieuses d’échapper aux infirmités que guérit sainte Agathe entendent la messe le jour de la fête de cette bienheureuse et déposent, comme offrande, aux pieds de sa statue, une quenouillée de chanvre ou un œuf. Ce jour-là, sous aucun prétexte, les hommes ne peuvent assister à la messe.

Sainte Appoline (le 9) est invoquée contre le mal de dents. L’oraison suivante, récitée d’un cœur fervent, n’est jamais, dit-on, restée sans effet :

« Sainte Appoline étant assise sur la pierre de marbre, Notre-Seigneur passant par là lui dit : « Appoline, que fais-tu là ? » — « Je suis ici pour guérir mon mal de dents. » — « Appoline, retourne-toi ; si c’est une goutte de sang, elle tombera ; si c’est un ver, il mourra. »