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CHAP. XXVI. — DES CONSOMMATIONS PRIVÉES.

en bougie cette portion de richesse qu’on avait en écu. On commence à perdre cette richesse lorsqu’on commence à consommer la bougie ; et ce n’est que lorsque la consommation est achevée qu’on est plus pauvre d’un écu.

Ce n’est donc pas en achetant, c’est en consommant que l’on diminue son bien, comme c’est en produisant qu’on l’augmente. Voilà pourquoi, dans les familles, le caractère et les talents économiques de la femme qui dirige la plupart des consommations du ménage, servent beaucoup à la conservation des fortunes.

Qu’observez-vous en outre au sujet des dépenses ?

Que, dans les dépenses que nous faisons, ce n’est pas la valeur de l’argent qui est perdue ; l’argent est acquis par celui qui nous vend le produit, mais il n’est pas consommé ; c’est le produit acquis par nous qui est consommé, et c’est sa valeur qui est détruite. D’où il suit que la richesse des particuliers, et même la richesse du public, peuvent être dissipées, même quand la somme des monnaies reste la même ; et que c’est une illusion que de s’imaginer qu’en conservant dans une ville, dans une province, dans un pays, toujours la même somme de numéraire, on y conserve toujours la même ri-