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86 ASSOCIATION

Jnis d’Amérique or tout ce qui regarde le huissiers, avoués, agents de change et

Unis d’Amérique or tout ce qui regarde le culte est affaire des particuliers, nombreuses dans la Grande-Bretagne, où les citoyens qui n’appartiennent pas à l’Église établie doivent pourvoir eux-mêmes à leur culte. II. Associations charitables ou faites pour procurer l’éducation. On réunit ces deux objets, parce que les associations qui se les proposent ont ceci de commun de ne poursuivre aucun but lucratif. Ceux qui les forment sont poussés parleurs convictions et leur dévouement. Ils s’unissent pour secourir les misérables, pour procurer l’éducation et pour la procurer à ceux surtout qui ne la peuvent payer.

III. Associations littéraires et scientifiques. Ne se proposent aussi aucunbut lucratif, mais de contenter l’esprit d’étude de leurs membres ou leur penchant à propager leurs idées. Par ce côté, elles peuvent avoir un autre objet que de satisfaire seulement les besoins intellectuels de ceux qui les forment, elles peuvent servir au public, en aidant à mettre au jour des découvertes historiques ou scientifiques qui feront avancer soit la nation où elles paraissent, soit même l’esprit humain. IV. Associations pour améliorer la législation. Ce qui s’entend d’associations comme l’anticorn league. Celle-ci avait un but assez court réformer la législation douanière sur les céréales, mais on en peut supposer d’autres qui se proposent un objet plus étendu, comme serait la réforme du régime fiscal d’un pays ou de son système pénitentiaire ou autre analogue, qui demanderont un assez long temps et beaucoup d’efforts. Ces associations, bien que politiques en quelque manière, sont respectueuses de la Constitution du pays et ne visent pas à changer la forme du gouvernement, mais seulement telle ou telle de ses pratiques.

V. Associations de prévoyance et d’épargne. (voy. ces mots). Sociétés d’épargne et de secours mutuels, caisses de retraite, tontines, etc. Ces associations diffèrent des associations charitables, en ce que ces dernières sont formées de personnes se proposant un but désintéressé qui est de secourirles autres, alors qu’ici les associés s’unissent pour faire un fonds aui leur permettra d’être assisté à tour de rôle. Ils travaillent pour eux en aidant les autres.

VI. Associations professionnelles. Appelées aussi Syndicats (voy. ce mot) de patrons et d’ouvriers en France, Unions de métiers en Angleterre. Elles se composent de gens de mêmeprofession ou de professions similaires qui s’unissent pour défendre leurs intérêts communs. On ne croit pas devoir ranger sous ce nom les associations privilégiées des notaires,

huissiers, avoués, agents de change et commissaires-priseurs qui ont un monopole et se composent d’un nombre de membres restreint ; il en sera traité à part.

VII. Associations des propriétaires d’immeubles en vue de travaux à exécuter (V. SYNDICATS DES PROPRIÉTAIRES). Ces associations ont ceci de spécial que toutes les autres étant formées seulement par des adhérents volontaires, ici la majorité peut obliger la minorité. Il s’agit en effet, en procurant l’écoulement des eaux nuisibles, d’améliorer toute une région ou, au contraire, de lui amener par des canaux d’irrigation les eaux qui lui manquent, ou encore de prendre des mesures contre le phylloxera. Comme de tels travaux ne peuvent être faits en une région divisée entre de nombreux propriétaires que si tous s’yprêtent, comme l’opposition d’un seul suffirait pour tout empêcher, il a fallu poser ce principe si contraire à l’essence de la société véritable, que quelques-uns pourront être contraints d’entrer dans la société par la volonté du plus grand nombre.

VIII. Associations pour fixer les prix. Ce sont des associations qui se forment, depuis quelques années surtout, entre industriels d’une même profession, pour fixer par une entente amiable soit le prix de tel objet fabriqué, soit la quantité qui en sera produite. Quelquefois, de telles sociétés se forment entre commerçants ou même entre spéculateurs, afin d’accaparer un produit et de le mettre à un prix convenu. (V. TRUSTS).

IX. Sociétés coopératives (voy. ce mot) de diverses formes. L’usage a donné ce nom à des sociétés assez différentes entre elles et qui n’ont de commun que d’avoir été fondées assez récemment et par application d’une même idée.

X. Sociétés civiles etcommerciales. C’est-àdire fondées dans un but lucratif, pour procurer un gain à leurs membres, que ces membres mettent dans la société leur travail ou seulement leurs capitaux. Les grandes compagnies de chemins de chemins de fer, d’exploitation de mines, d’usines ou autres analogues, rentrent dans cette catégorie, aussi bien que les modestes associations formées par deux ou trois artisans qui se proposent de faire une entreprise en commun. Il y a donc, dans cette seule classe d’association, une infinie variété.

XI. Compagnies coloniales. Ce sont des associations qui, bien que formées de particuliers, reçoivent d’un Etatla missiond’oceuper un pays situé hors d’Europe et de le gouverner sous la suzeraineté de l’État qui délègue ainsi sa puissance, les profits matériels devant appartenir à la société occupante.


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