Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/162

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posé d’une livre de fer et d’une livre d’or, auxquelles j’ai supposé exactement la même utilité, quoique l’or vaille 2,000 fois davantage. Si nous donnons 2,000 fois plus pour l’or que pour le fer, c’est, dites-vous, parce que cette espèce d’utilité, qui est du ressort de l’économie politique, est 2,000 fois aussi grande que celle qui est donnée au fer ; et que le fer a 1,999 parties d’utilité naturelle, pour laquelle on ne donne rien, et dont l’or n’est pas pourvu.

Quoique je ne puisse pas approuver les termes dont vous vous servez pour expliquer cette vérité, je dois convenir qu’elle est incontestable, et je ne me suis jamais opposé, au fond, au raisonnement qui la prouve, puisque j’ai toujours soutenu que les produits ont un prix égal à la quantité de travail qu’on y a mise. Et lorsque vous dites qu’ils sont précieux en proportion de leur utilité, et qu’ils sont utiles en proportion de la quantité de travail ou d’industrie qu’on y a mise, vous exprimez dans le fait la même opinion en d’autres mots.

Il résulte de votre doctrine que si, par un procédé plus économique, des 2,000 portions d’utilité donnés à l’or par l’industrie, 1,000 portions venaient à être données par la nature, et 1,000 autres par l’industrie, l’or tomberait