Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/163

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à la moitié de sa valeur d’échange. Alors, une livre d’or formerait-elle une portion de richesse égale a ce qu’elle était auparavant ? — Vous seriez obligé de convenir que non, car vous dites que la richesse se fonde, non pas sur la quantité de la marchandise, mais sur sa valeur. Et moi, au contraire, qui n’estime pas les richesses par leur valeur, mais par la somme entière d’utilité que possèdent les choses qui constituent la richesse, de quelque source qu’elle provienne (que ce soit de la nature ou de l’industrie), je dirais que je suis aussi riche après qu’un procédé plus économique a été découvert, quoique ma richesse fût effectivement réduite a la moitié de sa valeur antérieure.

En m’exprimant ainsi, je serais justifié par plusieurs passages de vos ouvrages. Dans la seconde édition[1] de votre Catéchisme d’Économie politique, vous dites (page 2) que la richesse d’une personne est proportionnée à la valeur des choses qu’elle possède, et non à leur quantité. Et quand votre interlocuteur vous demande d’expliquer ce que c’est que la valeur des choses, vous répondez que c’est la

  1. La troisième édition a paru depuis.