Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/47

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science des richesses. Elle est la science du droit naturel appliqué, comme il doit l’être, aux sociétés civilisées. Elle est la science des constitutions, qui apprend, et qui apprendra, non seulement ce que les gouvernemens ne doivent pas faire pour leur propre intérêt et pour celui de leurs nations, ou de leurs richesses, mais ce qu’ils ne doivent pas pouvoir devant Dieu, sous peine de mériter la haine et le mépris des hommes, le détrônement pendant leur vie, et le fouet sanglant de l’histoire après leur mort.

Vous avez cru que notre large manière de considérer les gouvernemens était la politique, et non l’économie politique. Cette fois vous n’avez point parlé français, quoique vous le sachiez très-bien. L’usage de notre langue a borné le sens du mot isolé la politique aux relations diplomatiques ou guerrières envers les autres nations ou les autres souverains. C’est la science de Macchiavel, du cardinal de Richelieu, de Bonaparte. Mais l’économie politique est celle de la justice éclairée dans toutes les relations sociales intérieures et extérieures. Je crois en avoir tracé les linéamens complets sur la feuille de papier que je vous ai donnée, qui a eu deux mille cinq cents exemplaires débités en Allemagne, en France, en Angleterre et aux États-Unis, et qui commence par la sensibilité de