Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/48

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l’homme, ses facultés, sa volonté, premières et inaliénables propriétés qu’il tient directement de Dieu et de la nature.

Si vous fussiez parti de ce principe, vous auriez fait tout autrement votre chapitre de l’impôt, le seul de votre livre qui ne soit pas digne de vous ; car si les gouvernemens, même représentatifs, n’ont pas le droit, ne doivent pas avoir la puissance de gêner la liberté d’aucun travail, d’interrompre les opérations d’aucun commerce, d’attenter à la propriété d’aucun citoyen, ni même d’aucun étranger, ce chapitre est a recommencer. — Ce qui ne m’empêche pas d’applaudir à vos sages observations sur les mesures prudentes, modérées, graduelles ; à prendre dans les pays qui ont depuis long-temps été soumis à de mauvais gouvernemens, et dont les finances sont mal, sont iniquement assises. Lorsqu’on a marché dans une fausse route, on ne peut rentrer dans le bon chemin que par une diagonale. Le remède est dans l’hygiène et non dans la chirurgie. Il doit agir sans secousse. Natura, humanitas, ratio, nihil agunt per saltum. C’est ce que savent tous les philosophes qui ont été administrateurs, ou plutôt tous les administrateurs qui sont philosophes,

Rendez-nous donc un peu de justice, cher