Page:Say - Traité d’économie politique, 1803, II.djvu/45

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des billets de confiance est un capital véritable et susceptible de tous les emplois, même de ceux qui l'absorberaient pendant long-tems. Qui sont les capitalistes qui prêtent cette portion de capital on qui en disposent eux-mêmes ? Tous ceux qui font usage des billets de confiance. Ils le prêtent, et c’est la banque, créatrice des billets, qui en retire les intérêts. Un léger développement le fera sentir. Un banquier est toujours obligé par le mouvement de ses affaires, d'avoir en caisse une somme d'argent destinée aux payemens courans et aux dépenses imprévues. Qu’on évalue cette somme dont l'intérêt est constamment perdu, à dix mille francs. S’il survient des billets de confiance ayant cours de monnaie, le banquier garde cette somme en billets au lieu de la garder en écus ; il dispose de ses écus. Il en tire un intérêt sans doute, mais il perd précisément le même intérêt sur les dix mille francs de billets servant aux mouvemens de sa caisse ; et cet intérêt c'est la banque qui en profite, puisqu’elle gagne un intérêt sur ses billets en émission. Elle n’a point cependant prêté à long terme ; elle ne le pouvait pas, par les raisons que nous avons vues ;