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LIVRE TROISIÈME. — CHAPITRE IX.

épargner leur temps et leurs peines, et à juger équitablement pour avoir de l’occupation.

Une province, une commune, paraissent jouir seules des avantages que leur procurent leur administration locale et les établissemens d’utilité, d’agrément, d’instruction et de bienfesance, qui sont à l’usage de cette portion de la société. Il convient donc que les dépenses de toutes ces choses soient à leur charge, et elles sont ainsi dans beaucoup de pays. Sans doute le pays tout entier, retire bien quelque avantage de l’administration d’une de ses provinces ; un étranger à une ville est à la vérité admis dans ses lieux publics, dans ses bibliothèques, dans ses écoles, dans ses promenades, dans ses hôpitaux ; mais on ne peut nier que ce ne soient pourtant les gens du canton qui jouissent principalement de tous ces avantages.

Il y a une très-grande économie à laisser l’administration des recettes et des dépenses locales aux autorités locales, surtout dans les pays où les administrateurs sont à la nomination des administrés. Quand les dépenses se font sous les yeux des personnes aux frais de qui elles ont lieu, et pour leur avantage, il se perd moins d’argent ; les dépenses sont mieux appropriées aux besoins. Si vous traversez un bourg, une ville, mal pavés et malpropres, si vous voyez un canal mal entretenu, ou un port qui se comble, vous pouvez en conclure le plus souvent que l’autorité qui administre les fonds levés pour ces dépenses, ne réside pas sur les lieux et n’est pas choisie par les habitans.

C’est un avantage des petites nations sur les grandes. Elles jouissent mieux et à moins de frais de toutes les choses d’utilité ou d’agrément public, parce qu’elles voient de plus près si les frais qu’elles font pour un objet, y sont fidèlement appliqués.

CHAPITRE IX.

De l’Impôt et de ses effets en général.

L’impôt est cette portion des produits d’une nation, qui passe des mains des particuliers aux mains du gouvernement pour subvenir aux consommations publiques.

Quel que soit le nom qu’on lui donne, qu’on l’appelle contribution, taxe, droit, subside, ou bien don gratuit, c’est une charge imposée aux par-