Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/32

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de les combiner et de les concilier, et, s’inspirere des idées et des sentiments purement humains, s’élever jusqu’à un certain point au-dessus des préjugés de nation et d’époque, rapprocher par l’étude les temps et les lieux les plus éloignés. Mais aussi plus de dépendance, en ce que l’individu dépend tout à la fois de l’esprit de son siècle et de l’esprit de sa nation et de sa propre constitution. Quoi qu’il fasse, de quelque puissance d’initiative et de création qu’il soit doué, il est toujours fils de son temps et de son peuple : il est de plus sous l’empire, si ce n’est l’esclave, de sa nature individuelle.

Tout système nouveau, quelque original qu’il paraisse, se ressent nécessairement de l’éducation qu’a reçue son auteur ; et par éducation nous entendons ici l’action qu’ont exercée sur lui toutes les circonstances au milieu desquelles son individualité s’est développée : les habitudes morales et intellectuelles, les leçons et les exemples de ceux qui ont cultivé son enfance et sa jeunesse ; ses études et ses propres destinées ; l’esprit de son temps et toute l’histoire politique littéraire, religieuse de sa nation ; tout cela pèse incessamment sur lui et influe sans cesse sur ses sentiments les