Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/36

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duisit aisément dans la France du dix-huitième siècle, tandis que, au commencement du dix-neuvième, elle refusa de s’assimiler les idées de Kant, qui pourtant ne, manquaient pas d’interprètes. Ce serait en vain qu’on tenterait d’imposer à une nation un système né sous l’influence prédominante d’une nationalité étrangère, et une telle entreprise serait, par impossible, couronnée d’un plein succès, que ce succès serait ou sans utilité réelle, ou même un danger.

Mais parce qu’un système individuel ne peut se transmettre intégralement aux autres, renoncera-t-on à l’enseignement de la philosophie, et chacun ne reconnaîtra-t-il que soi pour maître ? Certainement non. L’enseignement et l’étude n’en seront pas moins nécessaires. Le disciple accueillera avec empressement ce qui lui est analogue, et tout ce qui dans les leçons qu’il reçoit sera humain et vrai, retentira dans son cœur et dans son esprit, et hâtera son développement moral et intellectuel.

De même on ne cessera d’étudier les philosophies du passé, bien qu’aucune d’elles ne suffise plus à nos besoins, bien que dans toutes la vérité éternelle soit mêlée d’erreurs locales et