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I. MÉTHODE.

Ici l’auteur s’adresse spécialement à la nouvelle philosophie allemande, à laquelle il fait un reproche de passer de l’ontologie à la psychologie et non vice versa. Mais la métaphysique antérieure à liant procédait de la même manière, et ce caractère ne distingue pas suffisamment la philosophie allemande actuelle de l’ancienne. Ce qui la caractérise davantage, c’est, comme dit M. Cousin, qu’elle aspire à reproduire dans ses conceptions l’ordre, même des choses, et l’auteur nous accorde lui-même que dans cet ordre universel, l’homme n’est qu’un résultat, le résumé de tout ce qui précède, et que, prise objectivement, la racine de la psychologie est dans l’ontologie. « Mais, ajoute-t-il, comment sais-je cela, comment l’ai-je appris ? » Et pour l’apprendre, ou, pour mieux dire, afin de s’assurer tout d’abord de l’ordre objectif, et particulièrement d’un principe objectif, il pense qu’il faut prendre son point de départ dans la psychologie. Mais si c’était là la seule différence qui séparât la méthode de M. Cousin de la méthode allemande, force lui serait de reconnaître que dans sa marche regressive ou analytique vers les principes et vers un principe absolu, la recherche doit arriver finalement à un point où, le principe étant trouvé, rien ne l’empêche de procéder par synthèse et de reproduire l’ordre naturel des choses.