Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/53

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servir de préparation et de fondement. M. Cousin dit lui-même que la psychologie n’est pas toute la philosophie, mais qu’elle en est le fondement. Dans tous les cas la philosophie de l’auteur n’est pas alors une philosophie d’une seule pièce, comme s’exprimait Jacobi. En second lieu, sa métaphysique est tout-à-fait pareille à celle qui régnait avant Kant, en ce qu’elle repose sur le seul syllogisme et que partout elle se contente du que sans s’occuper du comment[1]. Quelque peu de rapports qu’elle ait du reste, pour le fond et la forme, avec la scolastique, néanmoins ce qu’elle veut et ce qu’elle donne en apparence, ne va guère au-delà de la mesure de l’ancienne métaphysique de l’École, et elle est loin encore d’être une philosophie réelle[2], telle qu’on la demande aux systèmes modernes. Nous avons aussi des doutes sur divers autres points. Nous les exposerons suivant l’ordre des matières que l’auteur a observé lui-même dans sa dissertation.

  1. C’est-à-dire qu’elle recueille et pose les faits sans les expliquer. Elle dit, par exemple, qu’il y a une cause souveraine du monde ;mais elle n’explique point cette cause. (Note du traducteur.)
  2. Eine Real-Philosophie, c’est-à-dire une philosophie qui ne s’occupe plus seulement du moi et des idées, mais qui explique à la nature même des choses et leurs rapports. (Note du traducteur.)