Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/58

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moyen de se développer et de construire le monde extérieur. Or, ce que cette nécessité avait mêlé d’empirique ou d’expérimental au principe du sujet absolu, un philosophe venu plus tard[1], que la nature semblait avoir prédestiné à renouveler de nos jours le wolfianisme, l’en a distrait comme par instinct, en substituant au principe vital et réel, auquel la philosophie antérieure avait attribué la faculté de se réaliser dans les objets et puis de retourner en lui-même, la notion ou l’idée logique, à laquelle, par la fiction la plus arbitraire et la plus étrange, il attribuait une faculté pareille de mouvement propre ou dé développement nécessaire. C’est là une invention dont l’honneur lui revient à lui seul, et que la pauvreté intellectuelle a justement admirée, ainsi que cette autre invention, par laquelle il identifiait cette même notion dans son origine avec l’être pur. Force lui fut de conserver le principe du mouvement, puisque sans lui il était impossible de faire un pas en avant ; mais il en changea le sujet, ce sujet étant chez lui, comme nous l’avons dit, l’idée logique ou la notion. Or, attendu que c’était celle-ci qui, selon lui, se développait, il appela ce développement un mouvement dialectique, et comme dans le système antérieur le mouvement

  1. L’auteur fait ici la critique de la philosophie de Hegel. (Note du traducteur.)