Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/61

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leur caractère d’universalité et de nécessité n’est qu’un caractère négatif ; de même dans ce prius absolu, qui dans son universalité et sa nécessité n’est autre chose que ce qui nulle part et en rien ne peut ne pas se concevoir, c’est-à-dire, l’être en soi (άυτο τό ΟΝ), on ne peut reconnaître que le caractère universel négatif, ce sans quoi rien n’est, mais non ce par quoi quelque chose existe. Or, si c’est précisément là ce qu’on cherche, si l’on veut connaître la cause positive de tout ; si l’on aspire à une science réelle, il est aisé de voir qu’on ne peut parvenir au principe positif et qui renferme en lui le négatif, ni par la voie de l’empirisme seul, ni par la seule voie du rationalisme, le premier ne pouvant s’élever jusqu’à la notion de l’être universel, notion qui de sa nature est a priori, ni le second sortir de la sphère de la pensée. Il est donc vrai que, pour fonder un système sur un principe positif et réel, il ne suffira pas de ces réflexions générales et préliminaires dont nous avons parlé, et il faudra bien se poser cette question : comment sais-je cela ? ou plutôt, comment est-il arrivé que je veuille savoir cela ? Mais dans aucun cas cette recherche préalable n’aurait a descendre jusqu’à ces faits psychologiques, ni tels que l’auteur les présente, ni tels qu’on pourrait les présenter peut-être ; car nous avouerons à cette occasion qu’alors même que nous serions d’accord avec l’auteur, dans