Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/62

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un autre sens que celui que nous avons indiqué, sur ce principe, que toute saine philosophie doit commencer par l’observation, nous ne comprendrions pas encore pour cela le grand prix qu’il attache à fonder la philosophie sur les faits psychologiques. Ces faits paraîtront toujours peu de chose auprès de ces grands principes de naissance et d’origine tels qu’ils sont présentés, par exemple, dans le Philèbe de Platon, et qui se trouvent par la seule analyse de l’expérience en général et non précisément de l’expérience psychologique. Les formules numériques même ou de géométrie, dont se servaient pour cela les Pythagoriciens, étaient empruntées à l’expérience. Nous accorderons volontiers que la psychologie peut être une préparation utile à la philosophie en général, tout en niant qu’elle puisse jamais lui servir de fondement mais elle ne saurait servir d’introduction à une philosophie déterminée, ni surtout à celle dont il est ici question et avec laquelle elle n’a aucun rapport. Quant à la préparation qui était subjectivement nécessaire pour cela, l’esprit philosophique en a pris lui-même un meilleur soin par les systèmes divers où il s’est successivement exercé, et parmi lesquels c’est dans le rationalisme et l’empirisme qu’il s’est le plus montré opposé à lui-même. C’est pour cela que rien n’est peut-être mieux entendu, dans ce moment-ci, que quelque chose de semblable à cet éclectisme que