Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/64

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C’est dans ce sens que la philosophie est à la veille de subir encore une grande réforme qui, pour l’essentiel, sera la dernière. Sous cette forme nouvelle, elle donnera l’explication positive de la réalité, sans enlever, pour cela, à la, raison le droit d’être en possession du prius absolu, même de celui de la divinité ; possession dans laquelle elle ne se mit, que fort tard qui seule l’émancipa de toute relation réelle et personnelle et lui donna enfin la liberté nécessaire pour posséder même la science positive comme science[1]. Alors l’opposition du rationalisme et de l’empirisme sera examinée dans un sens beaucoup plus élevé que jusqu’ici, et aussi d’un point de vue plus haut que celui auquel a du se placer M. Cousin, et qui est en général parallèle à l’état actuel de la philosophie. L’empirisme ne sera pas pris, ainsi que l’entendent les Français et la plus grande partie des Allemands, comme identique avec le sensualisme, et comme déniant à la connaissance humaine tout caractère d’universalité et de nécessité ;

  1. Le traducteur sent parfaitement tout ce que ce passage et plusieurs autres encore doivent présenter d’obscurité à ceux qui ne sont pas familiarisés avec le langage et le génie de la philosophie de M. de Schelling. Mais il n’a pu entrer dans son dessein d’accompagner cette traduction d’un commentaire ; ce commentaire, renfermé dans les bornes d’une simple brochure, eût été insuffisant pour ceux à qui il se serait adressé ;il est superflu pour les autres. (Note du traducteur.)