Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/69

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salité imposée à ma conscience, que je m’assure de l’existence d’une cause extérieure et par là d’un monde extérieur.

Mais, pourrait-on demander ici, qu’est-ce qui me donne l’idée de l’existence, qui est évidemment une idée antérieure et plus générale, puisque je l’applique à celle de cause elle-même, comme je ne pourrai m’empêcher de l’appliquer plus tard à celle de substance, à laquelle l’auteur va passer tout-à-l’heure ? Nous ignorons s’il nous accordera que nous ayons bien saisi l’ensemble de ses pensées ; dans tous les cas il pourra voir par notre exposé ce qui n’y a pas été tout-à-fait clair pour nous. La difficulté que nous y avons trouvée, c’est qu’il nous a paru que, par la voie de son analyse psychologique, il ne saurait arriver à la raison qu’à l’aide de ces mêmes notions et de ces mêmes principes universels que la raison doit seulement lui fournir. Quant à l’idée de cause, ce cercle parait devoir être évité par cet expédient que l’auteur la regarde comme une notion immédiate, donnée dans le sentiment même de notre propre activité. Mais que sera-ce de l’idée de substance ? Cette idée, selon l’auteur, ne se produit absolument qu’avec la raison. L’idée de substance, selon M. Cousin, ne diffère point au fond de l’idée de cause. La substance n’est que la cause en soi, dans son essence, dans sa puissance virtuelle, considérée comme n’agissant pas, de même que ce que