Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

frayante qui se présenta au milieu de nous couverte d’habits ensanglantés, et dont les traits étaient défigurés par de profondes blessures.

Qu’on ne m’en demande pas davantage, dit le Sicilien d’un ton de terreur. Mes sens m’avaient abandonné dès l’instant où j’eus porté les yeux sur le spectre ; il en fut de même de chacun des assistans. Lorsque nous revînmes à nous, Lorenzo était à l’agonie : le moine et la figure avaient disparu. On porta dans son lit le chevalier assailli des plus violentes convulsions jusqu’au moment de sa mort ; personne n’en approcha que son confesseur et son infortuné père, qui le suivit au tombeau quelques semaines après. C’est