Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/211

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sait était relâché ; j’avais perdu mon crédit sur son esprit, mes droits d’ami dans son cœur ; il m’avait complètement retiré sa confiance, et il me vit partir sans regret. Son sort cependant ne pouvait cesser de m’inspirer le plus vif intérêt, et j’exigeai du baron de F** la promesse de m’instruire, avec détail, de tout ce qui lui arriverait d’intéressant pendant mon absence : il a tenu fidèlement parole. Ce n’est donc plus comme témoin oculaire que je vais parler ; les lettres du baron, dont je donnerai des extraits, rempliront le vide que j’ai dû laisser ; je l’introduis donc ici à ma place. Quoique la manière de voir de mon ami ne soit pas, à tous égards, la mienne, je me ferais un scrupule d’y rien