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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

ment à cela, d’une manière immédiate et comme par la voie de l’instinct. Cette façon de connaissance aboutissant à l’action, sans passer par la conscience lucide, peut se comparer aux reflex actions de Marshal Hall. Par elle tout homme, auquel violence n’est pas faite du dehors ou par ses propres préjugés et les vues fausses qu’il peut avoir, poursuit et atteint ce qui convient à sa personne, sans même pouvoir rendre compte de cela ; tout comme la tortue, couvée dans le sable par la chaleur du soleil, qui, à peine sortie de l’œuf, court aussitôt, sans hésiter dans la direction de l’eau, qu’elle ne peut pas même voir. Et voilà la boussole intérieure, l’instinct secret, qui met chacun dans la voie droite, la seule qui lui convienne, et qu’il ne connaît pourtant pour être la bonne que quand il l’a déjà parcourue. — Cela ne paraît pas cependant suffisant, étant donnés l’influence puissante et le grand pouvoir des circonstances extérieures : et alors, il ne semble pas très croyable que la chose du monde la plus importante, le cours de cette vie humaine, vécue au prix de tant d’agitations, de maux, de souffrances, doive être abandonnée, même seulement pour une moitié, la moitié extérieure, purement et simplement à la di-