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MAGNÉTISME ANIMAL ET MAGIE

firme déjà la réalité en invoquant sa propre expérience (Silva Silvarum, § 997). Il y a ensuite la guérison par les paroles magiques de l’érésypèle facial, si fréquente qu’il est facile de se rendre compte de la réalité du fait. Souvent encore c’est la fièvre qu’on conjure avec succès[1] ! — Que ce qui agit là, ce ne soit pas proprement les paroles sans signification, qui sont prononcées, et les cérémonies, mais bien, comme dans le magnétisme, la volonté de celui qui fait la cure, je n’ai pas besoin, après ce qui vient d’être dit sur le magnétisme, de m’expliquer autrement. Des exemples de cures sympathiques, ceux qui n’ont encore aucune connaissance du sujet

  1. Dans le Times du 12 juin 1855, p. 10, on trouve le récit suivant : [Je traduis] : Un charmeur de chevaux. — Se rendant en Angleterre, le vaisseau anglais Simla éprouva dans le golfe de Biscaye, un gros temps dont les chevaux souffrirent beaucoup, entre autres un cheval de guerre du général Scarlett, qui n’était plus bon à rien. La précieuse jument était en si mauvais état qu’on se mit en mesure de mettre fin à sa misère d’un coup de pistolet. Un officier russe recommanda alors qu’on envoyât chercher un cosaque également prisonnier, jongleur de profession (juggler) et capable par ses charmes et conjurations de guérir la maladie des chevaux. On l’envoya chercher et il dit qu’il pourrait guérir le cheval tout d’abord. On l’observa le plus attentivement possible ; la seule chose qu’on put constater, c’est qu’il sortit sa ceinture, et y fit un nœud trois fois. Cependant la jument en quelques minutes fut sur pieds, commença à manger avec plaisir et rapidement recouvra la santé. — Addition à la 3e édition.