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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

peut rien mouvoir en dehors de son corps, rien changer ou déplacer que son corps. Je réponds qu’une force naturelle par laquelle l’âme peut agir au dehors, en vertu de sa ressemblance avec Dieu, une force magique elle aussi, existe déjà obscurément dans l’homme comme à l’état de sommeil (depuis le moment de la prévarication) et ayant besoin d’excitation étrangère. Cette force, du reste, serait en nous tous les jours comme dans un certain état de somnolence et d’ivresse, suffisante cependant pour l’accomplissement de ses devoirs envers le corps auquel elle est liée : la science et la puissance magiques sont donc là sommeillantes dans l’homme et n’entrent en action qu’à sa volonté. — § 102. C’est donc cette puissance magique, du reste sommeillante dans l’homme et empêchée par la science de l’homme extérieur[1], que Satan suscite dans ses serviteurs ; c’est cette force qui est à ces derniers à la manière d’une épée placée dans la main de qui sait s’en servir, dans la main de la sorcière. Satan, pour les homicides, n’a pas besoin d’autre chose que d’exciter en l’homme cette puissance sommeillante dont nous venons de parler. —

  1. Satan itaque vim magicam hanc excitat (secus dormientem et scientiâ exterioris hominis impeditam.