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MAGNÉTISME ANIMAL ET MAGIE

y a donc dans le sang un certain pouvoir extatique capable, quand il lui arrive d’être mis en jeu par un désir ardent, d’être porté par le fluide (spiritu) de l’homme extérieur sur quelque objet absent. Mais ce pouvoir, dans l’homme extérieur, est à l’état latent, comme en puissance ; il ne passe à l’acte que sous le coup d’une excitation étrangère, quand l’imagination, par exemple, est enflammée par un désir ardent ou de tout autre manière semblable. — § 98. L’âme, disons l’esprit, ne pourrait nullement mouvoir et exciter l’esprit vital (qui est un esprit corporel), bien moins encore la chair et les os, si une certaine force naturelle, magique cependant et d’ordre spirituel, ne se communiquait de l’âme à l’esprit et au corps. De quelle manière en effet, l’esprit, l’esprit qui est corps, obéirait-il à l’ordre de l’âme, si cet ordre ne devait pas mouvoir l’esprit et ensuite le corps ? Mais à l’idée de cette force motrice magique tu objecteras aussitôt qu’elle est cantonnée dans son domaine naturel délimité, dans son domaine propre ; et c’est pourquoi nous avons beau la qualifier de sorcière, il n’y aura qu’un détournement de nom et un abus, si, en réalité et faussement magique, elle n’a pas son principe dans l’âme ; puisqu’elle ne