Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/245

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et d’abord une vapeur claire traîna par la surface, puis un cercle coloré bouillonna, puis une image s’éleva et courut légèrement. C’était une maison blanche cubique avec de longues fenêtres ; et sous la troisième fenêtre pendait un grand anneau de bronze. Et tout autour de la maison régnait le sable gris. « Ceci est l’endroit, dit le géomancien, où se trouve le véritable miroir ; mais notre science ne peut le fixer ni l’expliquer. »

Morgane s’inclina et jeta dans le feu trois nouveaux gâteaux d’offrande. Mais l’image vacilla, et s’obscurcit ; la maison blanche s’enfonça et Morgane regarda vainement le miroir noir.

Et, au jour suivant, Morgane désira faire un voyage. Car il lui semblait avoir reconnu la couleur morne du sable et elle se dirigea vers l’Occident. Son père lui donna une caravane choisie, avec des mules à clochettes d’argent, et on la portait dans une litière dont les parois étaient des miroirs précieux.

Ainsi elle traversa la Perse, et elle examinait les hôtelleries isolées, tant celles qui sont bâties près des puits et où passent les troupes de voya-