Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/272

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— Je crois que je suis malade. Ne vous en allez pas. Jouez autour de moi. Demain, une autre ira chercher de beaux jouets. Je resterai avec vous. Nous nous amuserons sans faire de bruit. Chut ! Plus tard, nous jouerons dans les rues et dans les champs, et on nous donnera à manger dans toutes les boutiques. Maintenant on nous forcerait à vivre comme les autres. Il faut attendre. Nous aurons beaucoup joué.

Monelle dit encore :

— Aimez-moi bien. Je vous aime tous.

Puis elle parut s’endormir près de l’enfant malade.

Tous les autres enfants la regardaient, la tête avancée.

Il y eut une petite voix tremblante qui dit faiblement : « Monelle est morte. » Et il se fit un grand silence.


Les enfants apportèrent autour du lit les petites chandelles allumées. Et, pensant qu’elle dormait peut-être, ils rangèrent devant elle, comme pour une poupée, de petits arbres vert clair taillés en pointe et les placèrent parmi les mou-