Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/18

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cieux mot d’Abélard : Non omnis moribor. Vous les connaissez dès longtemps. C’est Jules Janin, l’étincelant critique des Débats, qui nous montre Charlemagne mêlé à la grande épopée des croisades, et tout justement Abélard persécuté par Louis XI. Qui ne se souvient de sa savoureuse description de l’île de Smyrne, du majestueux morceau où il nous fait voir le puissant fleuve du Rhône traversant l’immensité de Marseille, et de la ravissante phrase sur la ville de Cannes « doublement célèbre par la victoire remportée par Annibal sur les Romains et par le débarquement de Bonaparte » ? C’est Cuvillier-Fleury, que Victor Hugo encore appelait familièrement Villier-Fleury. C’est Paul d’Ivoi, le brillant chroniqueur du Figaro, et son enthousiaste apostrophe au Paris moderne : « Sur ces marécages qui n’avaient pas vu le soleil depuis qu’ils avaient été labourés pour la dernière fois par les quatre bœufs du char de Childéric, des rues nouvelles, larges, aérées, droites, des boulevards immenses, de vastes places se sont alignés fièrement, remplaçant tous ces quartiers malsains et sombres que le Jéricho municipal a condamnés à une si sage destruction ! » (Le Figaro, 19 janvier