Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/47

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« Sur le mur de la Regia, où demeurait le grand pontife, on plaçait chaque année une planche soigneusement blanchie qu’on appelait album ; en tête on inscrivait le nom des consuls et des magistrats ; puis, chaque fois qu’il survenait quelque événement à Rome ou dans les provinces, on le notait en quelques mots. C’était un moyen de mettre les citoyens au courant de leurs affaires. »

La stèle que nous étudions, et qui précisément a été découverte sur le territoire de la Regia du Pontifex Maximus, permet de conclure qu’il n’y a point de rapports en réalité entre l’album du Pontifex et la publication des diurna. Puisqu’il existait, près de la Regia un collège de Fratres Diurnales, il est évident que ces ecclésiastiques s’adonnaient à la confection des diurna, et l’album du Pontifex n’était sans doute qu’un sommaire des diurna que l’on affichait chaque jour à la porte de la Regia, si, comme tout le fait présumer, le Pontifex Maximus était le directeur suprême du culte professé par les Diurnales. César ne fit donc que « laïciser » une coutume devenue utile, mais dont l’origine est strictement religieuse, ainsi que nous le verrons plus tard. C’est là une explication très satisfaisante pour