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Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/60

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des combats singuliers que le peuple assemblé vient admirer avec extase. Et d’abord, après avoir fait la roue à la manière des paons, puis poussé des cris semblables à ceux des canards, sinon qu’ils sont plus forts et plus terribles, ils se mettent à glousser de satisfaction. Ensuite, ils élèvent leurs clameurs qui font trembler l’île et toute la surface de la mer.

Au moment où ces clameurs atteignent leur plus haute violence, ils se retournent et s’inondent d’excréments, en s’efforçant de hausser le croupion pour souiller le dos de leur adversaire. Enfin ils font volte-face et se ruent l’un contre l’autre à coups de bec et de serres. Les Diurnales guident le combat et les excitent à l’aide de longues tiges de fer très pointues et très acérées. La vue de ces tiges de fer et la crainte de leur piqûre semble augmenter la fureur des combattants, qui se labourent tout le corps en battant des ailes ; et comme il est très difficile de les diriger parmi ce tumulte de plumes hérissées, il arrive la plupart du temps que les Diurnales se blessent avec la pointe de leurs tiges de combat : mais ce ne sont jamais que des blessures légères. Comme ils se tiennent assez éloignés l’un de