Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/66

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sinon quelques Diurnales, habiles à prévoir ses changements d’humeur. Il exige des sacrifices humains pendant sa fureur, et les anciennes histoires rapportent que pendant cinq années au moins on dut lui offrir le plus grand nombre possible de têtes coupées : à ce moment périrent un grand nombre de nobles et la divinité exigeait principalement les têtes des princes. Depuis, les riches redoutent constamment un caprice semblable ; d’autant que, les grandes familles ayant été décimées, les premières places de l’État appartiennent maintenant à des fils de marchands.

Voilà ce que j’ai pu apprendre sur le Dieu et sur son nom ; relativement aux cérémonies, je rapporterai ce que m’ont dit les Diurnales, bien que leurs discours soient contre toute croyance[1]. Le temple renferme l’image du Dieu : mais on n’aperçoit que la partie inférieure de son dos ; nul n’a jamais vu son visage[2]. Lorsqu’un oiseau a remporté la victoire, les Diurnales le mènent rendre hommage

  1. Præter humanam fidem.
  2. Le texte est plus fort : quasi culum dei cujusdam : nullum unquam os ejus aspicere potuisse. Culum semble incroyable : on a proposé la leçon cultum (?)