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IVANHOÉ.

but ; mais, comme je n’ai pas cherché à pénétrer votre secret, ne vous offensez pas de ce que je garde le mien.

— Je vous demande pardon, brave outlaw, répliqua le chevalier, votre reproche est juste ; mais il se pourra que nous nous rencontrions par la suite avec moins de mystères de part et d’autre. En attendant, nous nous quittons amis, n’est-ce pas ?

— Voici ma main, s’écria Locksley, et j’ose dire la main d’un loyal Anglais, bien que, pour le moment, elle soit celle d’un outlaw.

— Et voici la mienne, répondit le chevalier, et je la tiens honorée d’être serrée par la vôtre ; car celui qui fait le bien, ayant le pouvoir illimité de faire le mal, mérite nos louanges, non seulement pour le bien qu’il accomplit, mais encore pour le mal qu’il s’abstient de faire. Adieu, vaillant outlaw !

Ainsi se séparèrent ces deux loyaux amis ; et le chevalier au cadenas, montant sur son grand cheval de guerre, se dirigea vers l’issue de la forêt.


XXXIV

Il y avait une grande fête au château d’York, où le prince Jean avait invité les nobles, les prélats et les chefs sur l’assistance desquels il comptait pour la réussite de ses projets ambitieux à l’endroit du trône de son frère.

Waldemar Fitzurze, son agent politique, homme habile, les travaillait tous en secret, et cherchait à leur inspirer le degré de courage qui leur était nécessaire pour déclarer ouvertement leurs sentiments. Mais leur entreprise était retardée par l’absence de plusieurs des principaux membres de la confédération. Le courage inflexible et audacieux,