Page:Scott - Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret, 1836.djvu/427

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ardi braconnier dans sa terre natale, séditieux insolent sous les drapeaux, il était toujours le plus brave de la troupe quand sonnait l’heure du danger. La veille, John de Brent avait vu avec humeur l’interruption, des jeux ; il imposa silence à tous ses compagnons, et s’écria :

— Allons, remplissons de nouveau les verres : je vais vous entonner une chanson joyeuse ; que chacun de vous fasse chorus en vrai frère d’armes.

V.

LA CHANSON DU SOLDAT.

Notre vénérable vicaire

A maudit le jus du tonneau

Chaque dimanche dans sa chaire

Il préche pour les buveurs d’eau :

Quant à moi je suis sur la treille

De l’avis du grand Salomon,

Qui nous a dit que la bouteille

Met en gaîté mieux qu’un sermon 1.


Notre curé maudit encore

D’une beauté l’air enchanteur,

Quand un doux baiser la colore

Du vermillon de la pudeur :

Il dit que sous sa colerette

Vient se tapir l’esprit malin ;

(1) Vinum bonum lætificat cor hominis. — En.

28.

436 LA DAME DU LAC.

Sous le fichu de ma Ninette

Je veux l’exorciser demain.


Aux vrais enfans de la Victoire

L’Amour n’a rien à refuser ;

Sous les étendards de la Gloire

La beauté vient s’apprivoiser.

Laissons prêcher notre vicaire ;

Mais qu’il nous dise franchement

Que mainte fois au fond d’un verre

Il trouva l’art d’être éloquent.

VI.

La voix de la sentinelle, qu’on entendit en cet instant, interrompit les joyeux refrains des soldats ; un d’entre eux courut