Page:Scott - Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret, 1836.djvu/428

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à la porte, et dit : — Voici le vieux Bertram de Gand. ; que le tambour batte pour le recevoir, car il nous amène une jeune fille et un joueur de harpe.

Bertram, vieux Flamand couvert de cicatrices, entra dans le corps-de-garde ; avec lui étaient un ménestrel et une fille des montagnes, enveloppée d’un large plaid : elle se tenait à l’écart pour éviter les regards de tous ces soldats livrés aux bruyans plaisirs de la débauche.

— Qu’y a-t-il de nouveau ? s’écrièrent-ils. — Tout ce que je puis vous apprendre, dit Bertram, c’est que nous nous sommes battus depuis midi jusqu’au soir avec un ennemi aussi sauvage que les montagnes qu’il habite : des deux côtés le sang a coulé par torrens ; aucune des deux armées ne peut guère se vanter de la victoire,

— Mais quels sont ces prisonniers, l’ami ? C’est une capture qui va te récompenser de tous tes travaux. Tu te fais vieux ; la guerre devient pour toi un métier trop rude ; maintenant que tu as une donzelle et un musicien, achète un singe, et parcours la contrée à la tête d’une troupe de jongleurs.

VII.

— Non, camarade, je n’ai pas cette espérance. La bataille était terminée quand ce vieux ménestrel et cette

CHANT SIXIÈME. 437

jeune fille se sont rendus à notre camp et ont demandé une audience au comte de Mar. Le comte m’a donné l’ordre de leur procurer un cheval et de les conduire ici sans délai. Vos railleries sont hors de saison ; personne n’osera les faire rougir ou les offenser.

— L’entendez-vous ! s’écria John de Brent, toujours prêt à quereller. — Quoi donc ! il tuera le gibier près de la loge du garde forestier, et il lui refusera la part qui lui revient ! Je ferai v