Page:Scribe - Œuvres complètes, éd. Dentu, vol. 67.djvu/226

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BALKIS.

Il ne se fera pas de sitôt, car il ne se fera qu’en même temps que celui de Maïma qui est impossible en ce moment… car si notre protecteur Barkouf perd sa place, c’est fait de nous.

XAÏLOUM.

Perdre sa place, lui, Barkouf qui a sauvé mes jours et ceux de nos amis !… Lui, Barkouf que tout le monde adore ! et pas fier et si affable !… Hier encore quand il a parcouru avec Maïma les rues de la ville, comme un simple particulier, tout le monde pouvait l’approcher, le toucher ! Aussi quel enthousiasme, quels cris de joie ! On l’aurait porté en triomphe, si ce n’eût été le respect et la peur d’être mordu ! Et tu veux qu’un pareil gouverneur soit jamais destitué, allons donc ! ce n’est pas possible… moi d’abord je me ferais tuer pour lui.

BALKIS.

C’est bien.

XAÏLOUM.

Et mes amis aussi.

BALKIS.

Très-bien.

XAÏLOUM.

Et comme je venais au palais, j’avais pris sur moi, attendu que les petits présents entretiennent l’amitié, un morceau de galette pour le lui offrir, si je le voyais.

BALKIS.

On ne le voit pas.

XAÏLOUM, mangeant la galette.

C’est différent.

BALKIS.

Vous voulez de notre gouverneur, vous autres, et vous avez raison, mais ailleurs on n’en veut pas.