Page:Scribe - Œuvres complètes, éd. Dentu, vol. 67.djvu/245

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Scène VIII.

Les mêmes ; SAEB, se précipitant en désordre sur la scène.
SAEB.
Debout ! aux armes, mes amis !
Les Tartares sont à nos portes !
Debout ! car nous sommes trahis !
Sur nous s’avancent leurs cohortes.
Ensemble.
BABABECK, PÉRIZADE et LES CONJURÉS.
Quel bonheur ! voici les ennemis,
Oui, les ennemis,
Nos seuls amis !
Bas les armes, il faut nous rendre !
Ce sont nos amis !
LE CHŒUR.
Quel danger ! voici les ennemis ;
Qui nous défendra,
Nous sauvera ?
Qui donc viendra pour nous défendre ?

(Tous s’adressant à Saëb.)

Qui nous sauvera ?
SAEB.
Qui ?… dites-vous ?
Le ciel… et vous, oui, vous-mêmes… vous tous !
Déjà chacun et s’indigne et se lève ;
Tous sont soldats ! tous ont saisi le glaive !
Près de Barkouf tous ses sujets
Accourent en foule au palais !
LE CHŒUR, avec douleur.
Barkouf qu’on aime et qu’on admire,
Hélas ! en ce moment expire !
MAÏMA.
Non ! ce breuvage redouté,