Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, première partie, 1654.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

luy meſme de ſi belles actions. Enfin Lecteur, c’eſt un homme dont les Oracles avoient parlé comme d’un Dieu, tant ils en avoient promis de merveilles : & dont les Prophetes ont pluſtost fait des Panegyriques que des Predictions : tant ils en ont avantageuſement parlé, & tant ils ont eſlevé la gloire de cét invincible Conquerant. Je vous dis tout cecy Lecteur, pour vous faire voir que ſi j’ay nommé mon Livre LE GRAND CYRUS, la vanité ne m’a pas fait prendre ce ſuperbe Titre : que par ce mot de Grand, je n’ay rien entendu qui me regarde, comme il vous eſt aiſé de le connoiſtre : puis qu’effectivement ce Prince dont j’ay fait mon Heros, a eſté le plus grand Prince du monde : & que l’Hiſtoire l’a nommé Grand comme moy, & pour ſes hautes vertus, & pour le diſtinguer de l’autre Cyrus, qu’elle a appellé le moindre. Au reſte Lecteur, je me ſuis ſi bien trouvé des regles que j’ay ſuivies dans mon Illuſtre Baſſa, que je n’ay pas jugé que je les deuſſe changer, en compoſant