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Page:Sedaine - Le Philosophe sans le savoir, Librairie de la B. N., 1880.djvu/17

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vrai, vous ne vous en moqueriez certainement pas.

antoine. — Cela peut être.

victorine. —Je suis descendue chez le caissier de la part de madame.

antoine. — Hé bien ?

victorine. — Il y avoit plusieurs messieurs qui attendaient leur tour, et qui causoient ensemble. L'un d'eux a dit : ils ont mis l'épée à la main, nous sommes sortis, et on les a séparés.

antoine. — Qui?

victorine.—Cest ce que j'ai demandé. Je ne sais, m'a dit l'un de ces messieurs, ce sont deux jeunes gens : l'un est officier dans la cavalerie, et l'autre dans la marine. Monsieur, l'avez-vous vu ? Oui. Habit bleu, parements rouges ? Oui. Jeune ? Oui, de vingt à vingt-deux ans. Bien fait ? Ils ont souri : j'ai rougi, et je n'ai osé continuer.

antoine.—Il est vrai que vos questions étoient fort modestes.

victorine.—Mais si c'étoit le fils de Monsieur ?...

antoine.—N'y a-t-il que lui d'officier ?

victorine. — C'est ce que j'ai pensé.

antoine. — Est-il le seul dans la marine