Aller au contenu

Page:Sedaine - Le Philosophe sans le savoir, Librairie de la B. N., 1880.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le célèbre peintre David, le chef incontesté de l'école française au commencement de ce siècle.

Sedaine, qui avait donné carrière à ses goûts littéraires, publia un grand nombre de poésies qui attirèrent sur lui quelque attention. L’une d’elles : Ah ! mon habit, que je vous remercie, lui valut même de grands encouragements. Mais il ne se fit vraiment connaître du public que lorsqu’il aborda le théâtre. Ses œuvres, mises en musique par Grétry, Philidor, et surtout par Monsigny , eurent un grand succès et le font considérer comme le véritable créateur du genre appelé aujourd'hui opéra-comique.

Parmi toutes les pièces de ce genre qu’il fit représenter, on peut citer : le Diable à quatre, le Déserteur, Rose et Colas, Aline, reine de Golconde, et, la plus célèbre, Richard Cœur-de-Lion.

Ces succès ne suffisaient point à Sedaine ; il voulut s’élever jusqu’à la Comédie-Française, et ses tentatives furent heureuses, puisque, sur les trois pièces qu’il présenta, deux sont restées au répertoire : la Gageure imprévue et le Philosophe sans le savoir.

A propos de cette dernière comédie, tous les biographes de Sedaine ne manquent pas de répéter ce que lui dit Diderot, après en avoir entendu la lecture : « Mon ami, si tu n’étais pas si vieux, je te donnerais ma fille. »

Voici une autre anecdote qui prouve le cas que Voltaire faisait du caractère et du talent original de l’auteur du Philosophe sans le savoir. Voltaire, sortant d’une séance de l’Académie, où il avait pris la parole, à propos des