Page:Sedaine - Théâtre.djvu/308

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M. d’Esparville père.

Oui, monsieur, à se battre… Un autre jeune homme, dans un café… un petit étourdi lui a cherché querelle, je ne sais pourquoi, je ne sais comment ; il ne le sait pas lui-même.

M. Vanderk père.

Que je vous plains ! et qu’il est à craindre…

M. d’Esparville père.

À craindre ! je ne crains rien ; mon fils est brave, il tient de moi, et adroit, adroit ; à vingt pas il couperait une balle en deux sur une lame de couteau ; mais il faut qu’il s’enfuie, c’est le diable ; c’est un duel, vous entendez bien, vous entendez bien ; je me fie à vous, vous m’avez gagné l’âme.

M. Vanderk père.

Monsieur, je suis flatté de votre… (On frappe à la porte un coup.) Je suis flatté de ce que… (Un second coup.)

M. d’Esparville père.

Ce n’est rien ; c’est qu’on frappe chez vous. (On frappe un troisième coup. M. Vanderk père tombe sur un siège.) Vous ne vous trouvez pas indisposé ?

M. Vanderk père.

Ah ! monsieur ! tous les pères ne sont pas malheureux ! (Le domestique entre avec les 2,400 livres.) Voilà votre somme ! partez, monsieur, vous n’avez pas de temps à perdre.

M. d’Esparville père.

Ah ! monsieur, que je vous suis obligé. (Il fait quelques pas et revient.) Monsieur, au service que vous me rendez, pourriez-vous en ajouter un second ? Auriez-vous de l’or ? C’est que je vais donner à mon fils…

M. Vanderk père.

Oui, monsieur.