Page:Sedaine - Théâtre.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. d’Esparville père.

À l’instant ! Prenez, prenez, monsieur. Ah ! quel service vous me rendez ! Prenez, prenez, monsieur.

M. Vanderk père (Le domestique entre.)

Allez à ma caisse, apportez le montant de cette lettre, deux mille quatre cents livres.

M. d’Esparville père.

Faites retenir, monsieur, l’escompte, l’à-compte… le…

M. Vanderk père.

Non, monsieur, je ne prends point d’escompte, ce n’est pas mon commerce ; et, je vous l’avoue avec plaisir, ce service ne me coûte rien. Votre lettre vient de Cadix, elle est pour moi une rescription ; elle devient pour moi de l’argent comptant.

M. d’Esparville père.

Monsieur, voilà de l’honnêteté, voilà de l’honnêteté ; vous ne savez pas toute l’obligation que je vous dois, toute l’étendue du service que vous me rendez.

M. Vanderk père.

Je souhaite qu’il soit considérable.

M. d’Esparville père.

Ah ! monsieur, monsieur, que vous êtes heureux ! Vous n’avez qu’une fille, vous ?

M. Vanderk père.

J’espère que j’ai un fils.

M. d’Esparville père.

Un fils ! Mais il est apparemment dans le commerce, dans un état tranquille ; mais le mien, le mien est dans le service ; à l’instant que je vous parle, n’est-il pas occupé à se battre.

M. Vanderk père.

À se battre !