Page:Sedaine - Théâtre.djvu/358

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heure avant que je parle. Pour monsieur le marquis, qui se croit le plus savant, le plus fin, le plus habile, le premier des hommes, il n’est que l’humble serviteur des volontés de madame ; et il jurerait ses grands dieux qu’elle ne pense, n’agit et ne parle que d’après lui. Ainsi, mon pauvre Lafleur, mets toi à ton aise, ne te gêne pas, déploie tous les trésors de ton bel esprit ; et près de madame tu ne seras jamais qu’un sot, entends-tu.

LAFLEUR.

Et avec cet esprit-là elle n’a jamais eu la moindre petite affaire de cœur ? là quelque…

GOTTE.

Jamais.

LAFLEUR.

Jamais. On dit cependant monsieur jaloux.

GOTTE.

Ah ! comme cela, par saillie. C’est elle bien plutôt qui serait jalouse ; pour lui, il a tort, car c’est presque la seule femme de laquelle je jurerais, et de moi, s’entend.

LAFLEUR.

Ah ! sûrement. Mais cela doit te faire une assez mauvaise condition.

GOTTE.

Ah ! madame est fort généreuse.

LAFLEUR.

Imagine donc ce qu’elle serait, s’il y avait quelque amourette en campagne. Avec les maîtres qui vivent bien ensemble, il n’y a ni plaisir, ni profit. Ah ! que je voudrais être à la place de Dubois.

GOTTE.

Pourquoi ?