Page:Sedaine - Théâtre.djvu/364

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souvent peu de chose ; il éblouit sous le coloris des grâces, il passe avec elles, il s’évapore avec leur jeunesse, il se dissipe avec leur beauté. Elles aiment mieux… Madame, c’est monsieur de Clainville qui parle, ce n’est pas moi ; je suis si loin de penser…

LA MARQUISE.

Continuez, monsieur. Elles aiment mieux ?…

M. DÉTIEULETTE.

Elles aiment mieux réussir par l’intrigue que par la droiture et par la simplicité ; secrètes sur un seul article, mystérieuses sur quelques autres, dissimulées sur tous. Elles ne sont presque jamais agitées que de deux passions, qui même n’en font qu’une, l’amour d’un sexe, et la haine de l’autre. Défendez-vous, ajoutait-il… Madame, je…

LA MARQUISE.

Achevez, monsieur, achevez.

M. DÉTIEULETTE.

Défendez-vous, ajoutait-il, de leur premier coup d’œil ; ne croyez jamais leur première phrase, et elles ne pourront vous tromper. Je ne l’ai jamais été par elles dans la moindre petite affaire, et je ne le serai jamais.

LA MARQUISE.

Et monsieur de Clainville vous disait cela ?

M. DÉTIEULETTE.

À moi, madame, et à tous les officiers qui avaient l’honneur de manger chez lui. Là-dessus il entrait dans des détails…

LA MARQUISE.

Je n’en suis pas fort curieuse. Et sans doute, messieurs, que vous applaudissiez ; car lorsqu’un de vous s’amuse sur notre chapitre…