Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/49

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seconde fois, puisqu’il les avait déjà remplis la première fois.

Grand’mère. Cette fois-ci ce n’était pas comme au jour de la Pentecôte, pour inaugurer solennellement le règne de l’Église ; c’était seulement une consolation et une grande grâce que Notre-Seigneur envoyait à ses fidèles.

Louis. Qu’est-ce que c’est : inaugurer ?

Grand’mère. Inaugurer veut dire établir, déclarer qu’une chose commence.

Et toute cette multitude n’avait qu’un cœur et qu’une âme…

Armand. Comment ? à eux tous ils n’avaient qu’un cœur et qu’une âme ? Ainsi, quand l’un mourait, tous mouraient à la fois ?

Grand’mère, riant. Non, cher enfant ; on ne parle pas du cœur de chair, nécessaire à la vie du corps, en disant : un cœur et une âme. On veut dire que tous avaient les mêmes pensées de foi, les mêmes sentiments d’amour pour le bon Dieu, et pour les hommes ; et tous n’avaient qu’une âme, c’est-à-dire le même zèle, le même désir de servir Jésus-Christ, le même courage pour braver les dangers.

Henri. Tu demandes toujours des bêtises, Armand.

Henriette. Tu as bien raison, Henri ; je ne disais rien, par douceur, mais je pensais comme toi.

Armand. Pas du tout, je ne dis pas de bêtises ; et j’ai bien fait de demander, parce que toi non plus tu ne comprenais pas.

Henriette. Ah ! par exemple !

Armand. Certainement ; je l’ai vu à ta figure.

Grand’mère. Voyons, mes enfants, ne vous disputez pas et