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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/187

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Lucas avait fini son dîner ; il alla rejoindre les ouvriers avec le père Thomas.

Thomas.

Quand Guillaume reviendra avec sa voiture, tu nous préviendras, femme ; nous sommes toujours dans la grande prairie au bout du bois.

La mère Thomas.

Oui, sois tranquille ; je t’appellerai.

Elle n’attendit pas longtemps ; avant une demi-heure, Guillaume arrivait avec la charrette ; la mère Thomas envoya chercher son mari et du monde pour livrer la pièce, et il repartit comme il était venu.

Une heure s’était à peine écoulée depuis le départ du petit Guillaume, que le père Guillaume accourait tout effaré à la ferme. La mère Thomas y était seule.

Guillaume.

La passe, mère Thomas, la passe ; les gendarmes demandent la passe ; Guillaume l’a perdue, je pense bien ; c’est cinquante francs d’amende si elle ne se retrouve pas.

La mère Thomas.

Il n’y a rien ici, mon père Guillaume ; voyez vous-même. Comment se fait-il qu’il ait perdu la passe.

Guillaume.

Il prétend l’avoir emportée ; il ne l’a plus, c’est donc qu’il l’a perdue.

La mère Thomas.

Avez-vous bien cherché dans ses poches ?